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LE MOUVEMENT ALTERMONDIALISTE :ORIGINES, CARACTERISTIQUES, PREMIER BILANRedactor Joan-Daniel Estevea- L’origineA l’origine du mouvement alter-mondialiste il y a : - l’offensive libérale depuis les années 1970 - un nouveau discours sur la société avec une pensée critique des citoyens sur le libéralisme - l’échec des mouvements d’émancipation, comme le projet communiste, l’échec du projet social démocrate, les limites du projet écologiste qui n’a pas débouché sur « un autre monde ». - l’échec des formes de mobilisation
A partir de ces constats, va naître la notion de Forum : - pour s’opposer au libéralisme, les citoyens doivent s’unir - tous les mouvements déjà structurer doivent se rencontrer, la diversité de ces mouvements représentant une force - ces forums n’ont pas comme but d’établir une déclaration finale et il n’y a pas non plus de décisions représentatives pour créer une nouvelle organisation
Le Forum Social repose sur une définition précise : - Le Forum Social est un espace de rencontre ouvert visant à approfondir la réflexion, le débat d’idées démocratique, la formulation de propositions, l’échange en toute liberté d’expériences, et l’articulation en vue d’actions efficaces, d’instances et de mouvements de la société civile qui s’opposent au néolibéralisme et à la domination du monde par le capital et toute forme d’impérialisme, et qui s’emploient à bâtir une société planétaire axée sur l’être humain.
- Le premier Forum Social Mondial a vu le jour en 2001 à Porto Alegre. Désormais, avec la certitude proclamée à Porto Alegre [mais aussi sur le Larzac, Occitanie] qu’ « un autre monde est possible », il devient un processus permanent de recherche et d’élaboration d’alternatives. Il a été ensuite décliné en Forum Social Européen en 2002 à Florence. Dans le but de démultiplier la force du mouvement social, il est aujourd’hui décliné en Forum Social Local, parce qu’il est nécessaire de bâtir au niveau local le Forum Social.
- Le Forum Social est un processus à caractère mondial. Toutes les rencontres qui feront partie de ce processus ont une dimension internationale.
- Les alternatives proposées au Forum Social s’opposent à un processus de mondialisation commandé par les grandes entreprises multinationales et les gouvernements et institutions internationales au service de leurs intérêts. Elles visent à faire prévaloir, comme nouvelle étape de l’histoire du monde, une mondialisation solidaire qui respecte les droits universels de l’homme, ceux de tous les citoyens et citoyennes de toutes les nations, et l’environnement, étape soutenue par des institutions et des systèmes internationaux démocratiques au service de la justice sociale, de l’égalité et de la souveraineté des peuples.
- Le Forum Social Mondial ne réunit et n’articule que les instances et mouvements de la société civile de tous les pays du monde, mais il ne prétend pas être une instance représentative de la société civile mondiale…
b- Caractéristiques du mouvement alter-mondialisteCinq caractéristiques essentielles définissent le mouvement alter-mondialiste :
- Ce mouvement fonctionne au consensus autour de la construction d’alternatives, comme le libéralisme - C’est un fonctionnement en réseau qui permet aux Organisations Non Gouvernementales (O.N.G.) de prendre des décisions rapidement et fournir instantanément une banque de données d’informations efficaces. Internet est l’instrument privilégié pour ce type de fonctionnement, éloigné d’un système bureaucratique ou centralisé comme le sont les organisations traditionnelles. Chacun peut participer aux prises de décisions avec le plus de démocratie possible - Il y a une capacité à produire des expertises, car il faut former des experts sur tout (au point qu’au sommet de Cancoun en septembre 2003, les meilleurs spécialistes de l’Accord Général sur le Commerce des Services – A.G.C.S.- étaient les Organisations Non Gouvernementales !) - Apparition de nouvelles formes originales de mobilisation. Les actions sont souvent symboliques et jouent avec les médias (ex 1: pour protester contre une arrestation injuste en Tunisie, des groupes se sont mobilisés en France, non pas devant l’ambassade de Tunisie mais devant l’office de tourisme qui ventait les charmes de ce pays. Ex 2 : pour demander aux autorités françaises de considérer les langues et cultures du territoire comme un véritable trésor de l’humanité, Gardarem la Tèrra organise « le tour des langues » en caravane en proposant des étapes d’information et d’animation dans de nombreuses villes) - La jeunesse s’investit dans le mouvement alter-mondialiste (nous l’avons vu sur le Larzac 2003). C’est sans doute pour les nouvelles générations une des façons de renouer petit à petit avec la politique
c- Un premier bilan du mouvement alter-mondialiste
On peut se poser la question de savoir où en est la mobilisation libérale ?
- Nous sommes à plusieurs années du sommet de seattle (2000), à plusieurs mois du sommet de Cancoun (septembre 2003) et de son échec sur l’A.G.C.S. Il y a une crise à l’Organisation Mondiale du Commerce et son organisation ne fait plus l’unanimité. Pour la première fois depuis les années 1970, les pays du sud se sont unis pour faire échec à Cancun - Il y a de plus en plus de réussites dans la bataille d’idée. Aujourd’hui c’est la critique de la pensée libérale qui est à l’offensive et le libéralisme qui est sur la défensive puisque les responsables passent leur temps à se défendre (comme Pascal Lamy pour l’Europe). Jacques Chirac veut même créer un observatoire de la mondialisation avec la présence des Organisations Non Gouvernementales… - Pour ce qui est des alternatives, nous sommes sur une logique dénonciatrice mais il faut construire aussi des alternatives concrètes. Le mouvement alter-mondialiste est le successeur des mouvements d’émancipation d’autrefois. Mais ce mouvement est encore trop faible, il faut encore l’étoffer. - La base sociale du mouvement alter-mondialiste est constituée en majorité par des classes moyennes. Mais nous savons aussi que se qui fait basculer un pays dans une société libérale c’est la division des classes moyennes. Si elles ne se divisent pas, elles peuvent s’unir et combattre les dangers du libéralisme. Dans certains pays comme au Mexique on retrouve d’autres bases sociales, avec une majorité de paysans pauvres.
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