
Sur le Larzac les 8, 9 et 10 août 2003, plus de 300 000 personnes se
sont retrouvées pour participer à l’immense succès du grand rassemblement
« D’autres mondes sont possibles », se croisant lors des concerts,
dans les stands ou encore lors des Forums organisés à cette occasion.
C’est ainsi qu’est né Gardarem la
Tèrra.

La Naissance
Samedi 9 août, 13h00 Forum Seattle, Larzac. Près de 1000 personnes réunies
pour débattre ensemble du thème « Occitanisme
et luttes sociales », annoncé dans le programme officiel. Le
débat s’élargit et des propositions d’après Larzac
2003 apparaissent: « le Larzac 2003 doit mener des propositions
concrètes, doit donner naissance à des idées et des actions d’ordre
nouveau ».
Après plusieurs interventions dans l’assemblée, une lecture d’un appel
intitulé Gardarem la Tèrra est faite à 14h30. Cette lecture symbolise
une continuité entre les acteurs témoins du Larzac des années 70 et
une nouvelle génération altermondialiste se retrouvant dans l’expression
d’une espérance universelle et démocratique à la mesure du danger. L’accueil
de l’auditoire et de tous les participants de cet appel, concrétisé
par une triple reprise de toute l’assemblée de Gardarem la Tèrra,
témoigne immédiatement de son approbation générale.
La mise en place d’une ébauche d’organisation se réalise ensuite par
une première collecte large de coordonnées de personnes intéressées.
Dans son intervention de clôture sur la grande scène Larzac, le dimanche
matin, après avoir rappelé que le slogan d’il y a trente ans était gardarem
lo Larzac, José Bové lance notamment : « le slogan que
nous garderons de ce rassemblement c’est Gardarem la Tèrra ».
De nombreux médias reprennent à leur tour ces trois mots.
Le texte intégral de cet appel du 9 août montre que la portée de ces
trois mots en occitan est universelle et invite à se mobiliser dans
ce mouvement nouveau né du rassemblement pacifiste du Larzac 2003.

Qu'es aquò?
Le mouvement Gardarem
la Tèrra n'est pas un parti politique. Il s'organise en comités
autonomes d'initiative locale, chacun agissant au niveau du pays, entendu
comme unité géographique restreinte. Ils se regroupent en une fédération.
Leurs modes d'action sont en particulier:
-
conférences, débats, colloques destinés à partager une réflexion collective
ou à exprimer publiquement analyses et propositions,
- éditions
d'articles sur tout support, écrit, audiovisuel ou multimédia,
- tout autre
moyen d'expression et d'action publiques.
Gardarem la Tèrra est déclaré officiellement
au B.O. comme association loi 1901 à but non lucratif.
Les statuts sont à votre entière disposition
(ainsi que les démarches –simples- à suivre ) afin que d’autres Comités
de Gardarem la Tèrra voient le jour partout en France ou dans
d’autres pays, dans chaque région, département ou ville et pour que
chacun d’entre nous puisse créer son Comité de Pays quelle que
soit la ville habitée. A chacun d’entre nous de se prendre en main pour
que « d’autres mondes soient possibles » !
Vous pensez qu’il y a un problème à traiter tous ensemble pour avoir
plus d’efficacité dans votre localité ?
Les comités locaux sont faits pour relever un problème ou un disfonctionnement
dans une localité donnée et essayer de répondre en analysant et en agissant
pour résoudre ce disfonctionnement. Souvent, les problèmes locaux servent
d’exemples pour dénoncer un même type de problème au niveau national,
européen ou mondial.

Manifeste
Gardarem
la Tèrra est un mouvement de réflexion
et d'action altermondialiste. Il est né sur le Larzac lors du rassemblement
contre l'OMC d'août 2003. Trente ans plus tôt, sur le mot d'ordre de
« Gardarem lo Larzac », les agriculteurs menaient la lutte
contre la dépossession de leurs terres par l'armée et contre la militarisation
de la planète. Cette lutte exemplaire et finalement victorieuse dans
son objectif local préludait au mouvement actuel passé par Seattle,
Davos, Gênes, Porto-Alegre.
En
2003, la crise sociale, politique, écologique et morale s'est aggravée,
tant au niveau local que planétaire, au point de porter les inégalités
entre pays et individus à un niveau jamais atteint et de menacer la
survie de toute ou partie de l'humanité.
Reprenant
en le généralisant le mot d'ordre des paysans du Larzac et de tous ceux
qui les soutenaient, Gardarem la Tèrra organise sa réflexion
et son action autour des idées suivantes :
Le
Peuple de la Terre a droit à la vie. Pour
cela il est nécessaire de substituer au désordre de l'impérialisme ultra-libéral
un système démocratique permettant une gouvernance universelle respectueuse
de l'autonomie des collectivités.
Les
peuples constitutifs du Peuple de la Terre ont droit à la vie. Gardarem
la Tèrra entend affirmer sa solidarité avec le mouvement altermondialiste,
mais aussi son originalité en insistant sur l'articulation du local
et du mondial et en défendant la diversité culturelle et linguistique
comme patrimoine mondial de l'humanité. Né sur le Larzac, ce mouvement
attache une importance toute particulière à la promotion des langues
et des cultures dites minoritaires, comme l'occitan : elles sont le
ferment indispensable de cette diversité sur leur espace géographique.
La
vie a droit à la vie. L'exploitation sauvage
de la planète, le gaspillage de ses ressources, leur gestion intéressée
et à court terme se font au nom d'une croissance économique qui ne peut
durer indéfiniment dans un monde fini et qui ne profite qu'à une minorité
d'états et d'individus les plus puissants. À l'échelle de quelques générations,
c'est la vie même qui est menacée, et sa diversité biologique. Il est
non seulement nécessaire mais urgent d'imposer une régulation valable
pour tous et dégagée des intérêts de quelques groupes industriels et
financiers surpuissants.
La
recherche de solutions passe par la revitalisation des valeurs de solidarité,
d'émancipation et de bien commun.
Les
paysans du Larzac ont su garder leur terre. Il dépend de nous aujourd’hui
que nous gardions la Terre.
Consultez
ici le manifeste complet.
